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charleroi-a.culture

12 octobre 2007

C’est l’automne… Après l’effondrement des

C’est l’automne…

Après l’effondrement des plafonds du musée de la ville, quelques œuvres importantes de la collection ont temporairement émigré dans le garde-meuble d’en face.

Sans gestion efficace après la faillite cataclysmique d’une majorité néo-stalinienne corrompue.

Avec la courageuse bonne volonté des jours sans lendemain.

Et voici les marchands du temple grignotant cet espace sous prétexte d’une exposition.

On peut y voir entre autres les œuvres d’un photographe qui avait déjà sévi en résidence dans le cadre d’un reportage sur la ville. Déjà, à voir ses photos floues et fantomatiques, on aurait pu croire que par crainte de rencontres interlopes, il avait préféré se réfugier derrière les vitres d’un taxi pour saisir la signalisation routière aberrante, une prostituée figée dans la lumière orange des brumes nocturnes d’un parking, des jambes de navetteurs pressés devant la gare, des ronds-points déserts et des fumées d’usines poisseuses….

Dans cette ville dont il n’avait pu rendre que la tristesse sombre et frileuse, il revenait avec des images plates, lourdement ensoleillées, hurlantes de couleurs fadasses, de jeunes femmes russes qui, remplies d’espoirs naïfs et de sourires amidonnés cherchent le mariage.

Avec un post-modernisme suranné et un poujadisme inquiétant, l’artiste se délecte de l’inexpressivité glacée de la pose et des atours décalés de ses modèles endimanchés avec un cynisme vainqueur. Mise en évidence malsaine de ce qui n’est au fond que l’exploitation commerciale d’une forme de souffrance et du malaise sociétal de femmes à la recherche de sécurité, d’avenir, de reconnaissance et … d’interlocuteurs que l’on sait en mal de tendresse. On en oublierait que l’humain, même si on le ridiculise et le nie en soulignant les apparences, reste fragile dans ses rêves et ses désirs.

Ici encore – serait-ce une mode plastique ?- la différence devient la cible, dans l’espoir de susciter les sourires tordus des petits-bourgeois cocoonés,  des marchands cupides et des agents locaux d’institutions culturelles peu intuitives… 

Et si cela se passe dans une de ces villes désertées par l’industrie et niant sa culture et dont le peuple retourne à la pauvreté et à la misère, on ne voit pas pourquoi on applaudirait à autant de médiocrité, de complaisance soumise et de superficialité d’arrière-garde. Car, finalement, que lui fait-on faire d’autre à ce photographe que ce que font ses modèles ?

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12 octobre 2007

HERBET

C’est l’automne…

Après l’effondrement des plafonds du musée de la ville, quelques œuvres importantes de la collection ont temporairement émigré dans le garde-meuble d’en face.

Sans gestion efficace après la faillite cataclysmique d’une majorité néo-stalinienne corrompue.

Avec la courageuse bonne volonté des jours sans lendemain.

Et voici les marchands du temple grignotant cet espace sous prétexte d’une exposition.

On peut y voir entre autres les œuvres d’un photographe qui avait déjà sévi en résidence dans le cadre d’un reportage sur la ville. Déjà, à voir ses photos floues et fantomatiques, on aurait pu croire que par crainte de rencontres interlopes, il avait préféré se réfugier derrière les vitres d’un taxi pour saisir la signalisation routière aberrante, une prostituée figée dans la lumière orange des brumes nocturnes d’un parking, des jambes de navetteurs pressés devant la gare, des ronds-points déserts et des fumées d’usines poisseuses….

Dans cette ville dont il n’avait pu rendre que la tristesse sombre et frileuse, il revenait avec des images plates, lourdement ensoleillées, hurlantes de couleurs fadasses, de jeunes femmes russes qui, remplies d’espoirs naïfs et de sourires amidonnés cherchent le mariage.

Avec un post-modernisme suranné et un poujadisme inquiétant, l’artiste se délecte de l’inexpressivité glacée de la pose et des atours décalés de ses modèles endimanchés avec un cynisme vainqueur. Mise en évidence malsaine de ce qui n’est au fond que l’exploitation commerciale d’une forme de souffrance et du malaise sociétal de femmes à la recherche de sécurité, d’avenir, de reconnaissance et … d’interlocuteurs que l’on sait en mal de tendresse. On en oublierait que l’humain, même si on le ridiculise et le nie en soulignant les apparences, reste fragile dans ses rêves et ses désirs.

Ici encore – serait-ce une mode plastique ?- la différence devient la cible, dans l’espoir de susciter les sourires tordus des petits-bourgeois cocoonés,  des marchands cupides et des agents locaux d’institutions culturelles peu intuitives… 

Et si cela se passe dans une de ces villes désertées par l’industrie et niant sa culture et dont le peuple retourne à la pauvreté et à la misère, on ne voit pas pourquoi on applaudirait à autant de médiocrité, de complaisance soumise et de superficialité d’arrière-garde. Car, finalement, que lui fait-on faire d’autre à ce photographe que ce que font ses modèles ?

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